L’insertion en emploi à la suite d’une incarcération au Canada : Recension comparative entre les femmes et les hommes

View/ Open
Publication date
2020Author(s)
Busque, Carol-Ann
Subject
Insertion en emploiAbstract
Depuis les dernières années, l’insertion en emploi semblait plus facile pour la majorité de la population. En effet, la pénurie de main-d’œuvre a amené les employeurs à revoir leurs processus de sélection d’employés afin de diminuer les impacts de cet enjeu canadien. Toutefois, il semble qu’un groupe en particulier ait des difficultés à s’insérer en emploi encore à ce jour. En effet, plusieurs recherches canadiennes notent les difficultés auxquelles les ex-détenus et les ex-détenues sont confrontés lorsqu’ils ou elles tentent de s’insérer en emploi. Ces mêmes études rapportent également certaines conditions qui facilitent l’insertion en emploi à la suite d’un séjour en établissement carcéral. Qui plus est, certains résultats suggèrent des différences de genre relativement aux facilitateurs et à ces obstacles.
L’objectif de cette recherche est donc de dresser un état des connaissances sur les similitudes et les différences des facteurs de l’insertion en emploi entre les femmes et les hommes adultes judiciarisés ayant vécu un séjour en détention provinciale ou fédérale au Canada.
La méthodologie privilégiée est celle de la recension des écrits. Tout d’abord, une première recherche a été effectuée dans différentes bases de données à l’aide de mots clés spécifiques préalablement établis. Par la suite, la technique d’échantillonnage par réseau a également été utilisée. Ces recherches ont permis de recenser 16 textes.
L’analyse des documents a permis de constater la présence de similitudes et de différences entre les hommes et les femmes ex-détenu(e)s quant aux facilitateurs et obstacles à leur insertion en emploi. Les principaux facilitateurs similaires entre les ex-détenus et les ex-détenues sont : les programmes d’employabilité offerts en établissement carcéral, l’occasion de retourner dans son ancien emploi et le travail sur soi. Les principales différences entre les ex-détenus et les ex-détenues sont : la scolarisation, l’opportunité de créer son propre emploi, le choix de déposer sa candidature dans certains domaines d’emploi spécifiques où les exigences sont moins élevées, les programmes de formation plus exhaustifs, le réseau social et l’expérience professionnelle antérieure, qui sont toutes décrites comme des facilitateurs que les hommes utilisent davantage.
Du côté des obstacles, les similitudes entre les deux genres ressorties sont : les conditions de remise en liberté, la peur du jugement, l’autostigmatisation, l’impression de se faire discriminer, la qualité du soutien pendant l’incarcération et au moment de la sortie ainsi que le manque de motivation. Par ailleurs, la surmédiatisation du crime et l’attitude de rejet et de révolte dus à la stigmatisation sont des obstacles davantage rattachés aux hommes, tandis que les femmes composent en plus grand nombre avec des problèmes émotionnels et de santé mentale.
Cette recherche a permis d’enrichir les connaissances d’une clientèle spécifique sous l’angle de l’orientation professionnelle ce qui pourrait faciliter le développement de programmes et de services offerts à cette clientèle. Il convient toutefois de mentionner que cette recherche présente certaines limites, telles que la taille de l’échantillon des études recensées, la généralisation des résultats difficile en raison de la concentration des résultats à l’est du Canada et la sous-représentation des femmes dans les textes recensés.
Collection
- Éducation – Essais [737]