"Étroitement associée à l’expansion du peuplement-colonisateur, la seigneurie n’est pas
qu’une manière d’occuper l’espace. Si les manuels scolaires ont souvent réduit le "régime
seigneurial" du Québec à sa dimension territoriale, cette institution millénaire ayant caractérisé
l’Europe des époques médiévale et moderne constituait une forme de propriété
foncière qui s’accompagnait également d’un rapport de pouvoir manifeste. En effet, la propriété
seigneuriale imposait une forme de partage du sol entre le seigneur et le censitaire,
partage dans lequel le censitaire pouvait jouir librement de sa terre, sans par ailleurs pouvoir
espérer se libérer de l’autorité seigneuriale. […]"