Quel genre de droit? Autopsie du sexisme dans la langue juridique
Other titre : 11e édition de l’Institut d’été de jurilinguistique

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Publication date
2017Author(s)
Lessard, Michaël; Zaccour, Suzanne
Subject
DroitAbstract
Diriez-vous d’un tribunal dont on limite la compétence qu’on lui coupe
les couilles? Diriez-vous d’une enfant violée qu’elle a vécu une « aventure
sexuelle »? Diriez-vous de 30 avocates et d’un document qu’« ils » se trouvent
dans la salle d’audience? Si vous avez répondu « non » à ces provocations,
vous aimerez cet article. Si vous avez répondu « oui », vous en avez besoin.
Nous traquons ici le sexisme dans la langue du droit. Effacer les
femmes, pathologiser les mères, banaliser les violences: tels sont quelquesuns
des effets discriminatoires de ce sexisme langagier que nous entreprenons
de détailler sous toutes ses coutures.
L’analyse du sexisme langagier doit devenir un champ d’étude en
bonne et due forme. À cette fin, nous offrons une nomenclature des sexismes
jurilinguistiques (lexical, grammatical, terminologique…), ainsi que deux
nouvelles notions: la féminisation ostentatoire, un féminin marquée à
l’oral, et le plafond de verre linguistique, cette obstination à nommer au
masculin les femmes occupant de hautes fonctions.
Notre étude offre des outils aux juges, avocat·es, notaires, légistes et
autres practicien·nes du droit pour démasquer le sexisme caché dans leurs
communications et se familiariser avec les nouveaux développements en
matière de rédaction inclusive. Abstract: Would you say of a court whose jurisdiction was reduced that it was
“emasculated”? Would you say of a child who was raped that she enjoyed
a “sexual adventure”? Would you say of a high-ranking woman that “he”
got the job? If you answered “no” to these provocations, you will enjoy this
article. If you answered “yes”, you need to read it.
Here we track sexism in the language of the law. Erasing women,
pathologizing mothers, normalizing violence: these are but some of the
discriminatory effects of the linguistic sexism that we undertake to detail in
its every shape and form.
The study of linguistic sexism must become a proper area of research.
To this end, we offer a nomenclature of jurilinguistic sexisms (lexical,
grammatical, terminological), as well as two new notions: ostentatious
feminines and the linguistic glass ceiling. The former qualifies feminine
forms that are significantly different from the masculine. The latter refers to
some people’s stubborn designation of women in power in the masculine
form in French.
Our study offers tools for judges, lawyers, notaries, legists, and
other legal practitioners to unmask the sexism hidden in their communications
and familiarize themselves with new developments in inclusive
writing.
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