Santé et pouvoir du mouvement environnemental québécois : vers une plus grande influence pour des politiques publiques ambitieuses

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Publication date
2019Author(s)
Roy-Touchette, Julia
Subject
Mouvement socialAbstract
Le présent essai a pour objectif d’évaluer l’état actuel du mouvement environnemental au Québec, afin de proposer des pistes d’action pour maximiser son pouvoir d’influence dans la société québécoise et auprès des décideurs. À cette fin, il explore l’état de santé du mouvement environnemental, les dynamiques d’influence des politiques publiques, et l’efficacité de quatre campagnes environnementales. Outre une revue de littérature, des entrevues avec dix actrices et acteurs de groupes environnementaux québécois servent de source pour l’évaluation et l’analyse critique du mouvement environnemental.
Dans un premier temps, les perceptions des actrices et acteurs du mouvement environnemental ainsi que l’analyse de l’opinion publique et de la sphère politique montrent que le mouvement environnemental québécois est fragmenté. L’état de santé général du mouvement est instable et dépend de plusieurs facteurs, dont un contexte sociopolitique changeant. Ainsi, la frange institutionnalisée du mouvement se porte moins bien que la frange citoyenne qui jouit d’une forte mobilisation en 2018 et 2019. Dans un deuxième temps, l’analyse des dynamiques d’influence du pouvoir ainsi que de quatre campagnes environnementales permet de faire ressortir les forces, faiblesses, opportunités et menaces qui caractérisent le mouvement. Celles-ci permettent plusieurs constats qui se présentent comme des freins ou des possibilités pour le mouvement environnemental québécois. Selon les conclusions de cette analyse, la difficulté à travailler ensemble et le manque de ressources handicapent le mouvement, alors que la forte mobilisation doit être canalisée pour mettre à profit tous les atouts qu’elle offre. Par ailleurs, la communication entre les groupes et avec la population peut être améliorée, surtout en ce qui a trait à l’information et au cadrage des enjeux. De plus, toute ouverture politique doit être saisie et la posture du mouvement doit s’éloigner de l’opposition aux projets qu’elle incarne souvent. Finalement, le mouvement possède de grandes expertises qui sont cependant très nichées et gagneraient à être diversifiées.
Afin de pallier les lacunes du mouvement et de miser sur ses forces et opportunités, six recommandations s’adressant aux groupes environnementaux sont proposées : converger et créer des alliances durables; travailler à plusieurs niveaux en parallèle; informer davantage et communiquer autrement; miser sur le milieu municipal; mettre en place des actions positives; et faire appel à de nouvelles expertises. Deux recommandations à l’intention d’autres parties prenantes s’ajoutent à celles-ci : repenser les modes de financement et intenter des poursuites judiciaires pour forcer des actions gouvernementales.
Collection
- CUFE – Essais [1194]
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