Étude du contrôle du développement de l'intestin grêle chez la souris fœtale
Publication date
1982Author(s)
Beaulieu, J. François
Abstract
Au cours de ce travail, le contrôle et les mécanismes qui régissent le développement de l'intestin grêle chez la souris fœtale ont été étudiés à l'aide d'un modèle qui permet d'exercer un contrôle rigide sur la présence de stimulants extrinsèques: la culture organotypique en milieux synthétiques. Cette étude a été effectuée en utilisant deux approches distinctes. Premièrement en utilisant un milieu de culture non permissif pour le développement, nous avons recherché les facteurs responsables de l'initiation de la villogénèse et de la cytodifférenciation à 15 jours de gestation. Nos résultats permettent de retenir les conclusions suivantes: 1. En culture, l'EGF, la glutamine, la thyroxine et le liquide amniotique peuvent induire la formation de villosités rudimentaires. 2. En culture, seuls l'EGF et la glutamine peuvent initier la cytodifférentiation des cellules absorbantes et uniquement quand la villogénèse s'effectue; de plus, in vivo, nous avons montré que l'EGF accélère, sous certains aspects, la maturation de l'épithélium intestinal en fin de gestation. 3. En culture, l’organogénèse et la cytodifférenciation doivent donc être perçues comme deux indices distincts de développement; il semble que l’organogénèse doive s'exprimer pour que la cytodifférenciation se réalise. Comme deuxième approche, nous avons utilisé un milieu de culture permissif pour le développement et nous avons étudié les capacités d'autodifférenciation du tissu en fonction de l'âge foetal. Nos conclusions sont les suivantes; 1. À 15 jours, la formation des villosités et l'initiation de la cytodifférenciation s'effectuent mais ne dépassent pas un niveau rudimentaire. 2. À 17 jours, l'allongement des villosités et la maturation des cellules absorbantes sont interrompus. 3. À 19 jours, l'allongement des villosités ne s'effectue pas mais une certaine maturation, analogue à celle observée in situ, se produit. Le développement normal de l'épithélium nécessiterait donc le passage par au moins deux phases critiques avant la naissance. Une induction primaire nécessaire à 15 jours permettrait l'initiation de la villogénèse et la différenciation des cellules absorbantes. Une deuxième induction, antérieure à 17 jours mais décroissante en intensité à l'approche du moment de la naissance, serait nécessaire à l'allongement des villosités ainsi qu'à la maturation des cellules absorbantes.