Étude exploratoire des représentations des filles à l’égard des sciences et de la technologie au secondaire

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Publication date
2013Author(s)
Germain, Sophie
Subject
Représentations des fillesAbstract
Encore aujourd’hui, des positions diverses fusent quant à une problématique qui ne date pas d’hier : le manque d’intérêt des jeunes pour les sciences et la technologie (S et T). En effet, il semble que l’école ne réussisse pas à inculquer aux jeunes le goût de poursuivre des études postsecondaires vers les domaines technoscientifiques et cette problématique se rencontre plus particulièrement chez les filles (Gaudet, Mujawamariya et Lapointe, 2008 ; GERSO, 2004 ; Lafortune, Deaudelin, Doudin et Martin, 2003 ; Lafortune et Solar, 2003 ; OCDE, 2006 ; PISA, 2006 ; Samson, 2011). Au Québec, comme ailleurs dans le monde, la relève est rarissime dans plusieurs secteurs : sciences, technologies, ingénierie et mathématiques (STIM). Pourtant, des études en S et T au niveau collégial et universitaire donnent accès à un vaste éventail de métiers et de professions offrant de très bonnes conditions de travail.
Cette désaffection est davantage percutante chez les filles qui ont toujours cette tendance à privilégier certains domaines traditionnellement féminins2, et ce, en dépit des efforts et de la sensibilisation à des carrières dites traditionnellement masculines. La société québécoise a évolué depuis plusieurs décennies, l’égalité et l’équité sociales ont pris tout leur sens, mais les femmes occupent encore très peu de postes présentant un haut niveau de responsabilités (Lacroix, 2002, dans Lafortune et Solar, 2003). De surcroît, certaines filières en S et T reste encore suffisamment cantonnée de façon traditionnelle pour en faire des regroupements strictement féminins, notamment l’enseignement, les sciences infirmières et le domaine de la médecine. En rétrospective, on peut dire que le domaine de la santé est un secteur très féminisé et que le domaine du génie demeure très masculinisé (Gouvernement du Canada, 2010a). Il semble donc que les croyances, les préjugés et les stéréotypes véhiculés par la société jouent un rôle important dans le contexte actuel sous-jacent aux choix des filles qui optent pour le domaine de la santé ou de l’ensemble des domaines du travail reliés à une sectorisation (Gaudet et al., 2008 ; James, 2011 ; Lafortune et Solar, 2003 ; Lafortune et al., 2003). D’ailleurs, les influences sociales, familiales et scolaires, ainsi que les caractéristiques individuelles sont en prendre en compte dans l’établissement des représentations, et des attitudes qu’adoptent les jeunes filles à l’égard des S et T (Gaudet et al., 2008). En fait, les construits sociaux se modélisent tout au long du parcours scolaire et amènent les filles à adopter des attitudes plus négatives à l’égard des S et T. Les filles manquent de confiance en elles et de modèles féminins pour les accompagner vers les filières non traditionnelles. Dans bien des cas, les Québécoises réussissent aussi bien que les garçons en S et T, mais elles se retrouvent moins nombreuses dans les programmes d’études postsecondaires reliés aux STIM (Gaudet et al., 2008 ; Gouvernement du Canada, 2010a ; Lafortune et Solar, 2003 ; Lafortune et al., 2003).
En ce sens, le présent essai explore les représentations et les attitudes qu’entretiennent les filles à l’égard des S et T, au vu de leur choix de carrière. Cette étude s’est réalisée dans un établissement secondaire québécois non mixte, en première et deuxième année du deuxième cycle. Soulignons ici que la population à l’étude en provenance d’un collège privé est privilégiée tant par l’environnement éducatif que par son milieu socioéconomique. Ainsi, notre analyse des résultats révèle des éléments émergents très positifs quant aux différents aspects concernant l’intérêt des filles pour les S et T. Cependant, leur choix de carrière est manifestement marqué par le domaine de la santé.
Collection
- Éducation – Essais [735]
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