Rôle des concentrations ioniques intracellulaires dans le mécanisme des effets électrophysiologiques cardiaques de la ouabaine

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Date de publication
1976Auteur(s)
Samson, Jean-Pierre
Résumé
Le but de ce travail était d'établir si les effets électrophysiologiques de la ouabaine sur le cœur pourraient être expliqués par les changements de concentrations ioniques ou si le glycoside avait une action directe sur les propriétés de la membrane. Nous avons donc perfusé, avec et sans ouabaine des cœurs de lapins, à 33 °C et à 23 C, mesuré le potentiel transmembranaire et la vitesse de dépolarisation maximale tout au long des expériences et estimé les concentrations intérieures du sodium et du potassium à la fin des expériences. La force de contraction a également été mesurée mais, apparaît dans ce travail, comme secondaire, l'effet inotropique de la ouabaine étant déjà bien connu. Des expériences préliminaires ont montré que l'inuline, dont on se sert pour mesurer l'espace extracellulaire, a atteint son équilibre dans les expériences concernant la ouabaine, et que les concentrations ioniques sont en régime établi. À 33 °C, les changements des concentrations ioniques, dus à la ouabaine, ne suffisent pas à expliquer les variations des paramètres électriques mesurés. La diminution du potentiel de repos semble indiquer l'inhibition d'une pompe électrogénique, dont la contribution au potentiel de repos est évaluée à environ 24 mV, alors que les changements dans la phase de dépolarisation, le potentiel d'inversion et la phase de repolarisation semble indiquer un changement de la conductance du à des variations des paramètres d'activation et d'inactivation. À 23 °C, la ouabaine a beaucoup moins d'effet. Il semble cependant qu'il y ait une petite inhibition de la pompe électrogénique. Pour la phase du potentiel d'action, la diminution de la vitesse maximale de dépolarisation ainsi que l'alternance de la durée du potentiel d'action qui apparaît à 23 °C, sont empêchés en présence de la ouabaine. L'effet inotropique est moins fort qu'à 33 °C, mais l'alternance observée à 23 °C disparaît en présence de la ouabaine. L'évolution différente dans le temps du potentiel de repos, du potentiel d'action, de sa durée, de la vitesse maximale de dépolarisation et de la contraction semble indiquer un mode d'action complexe pour la ouabaine. Il est possible cependant, que le digitalis agisse par un mécanisme initial commun, qui lui, agit sur la contraction et l’activité électrique sans qu'il y ait nécessairement une relation cause-effet.