Influence de l’interaction sol-structure sur le calcul des efforts sismiques dans le système de reprise des charges gravitaires des bâtiments en béton contreventés par murs de refend
Publication date
2019Author(s)
Choinière, Mathieu
Subject
Béton arméAbstract
Le dimensionnement des éléments du système de reprise des charges gravitaires (SRCG)
est une partie critique de la conception parasismique des bâtiments multiétagés en béton
armé. Lors de récents événements majeurs tels que Northridge (1994), Haïti (2010) et
Christchurch (2011), des bâtiments se sont effondrés avant même que le système de reprise
des charges sismiques (SRFS) ait atteint sa limite, puisqu'un ou plusieurs composants du
SRCG ont subi la rupture sous l'effet des grandes déformations. De récentes recherches
ont montré que l'utilisation d'un simple modèle linéaire pour la détermination des efforts
dans le SRCG peut mener à une importante sous-estimation des demandes dans certains
éléments. De ce fait, la norme CSA A23.3-14 exige maintenant de tenir compte du profil
inélastique des déplacements et du mouvement de la fondation pour calculer les efforts
dans le SRCG. Or, ces deux éléments sont complexes à mettre en oeuvre d'un point de
vue informatique et sont rarement considérés en pratique. Une méthode simplifiée est ainsi
proposée par la norme, mais elle demeure fastidieuse à exécuter. Beauchamp et al. (2017)
ont récemment proposé une alternative prometteuse.
Cette recherche a pour but de déterminer une méthode simple et complète pour calculer
les demandes sismiques dans les éléments qui ne font pas partie du SRFS en incluant le
mouvement des fondations. Basée sur la méthode proposée par Beauchamp et al. (2017),
cette étude compare différentes approches afin de considérer le mouvement des fondations
sur un dépôt de sol linéaire, comme un simple ressort en rotation sous chaque noyau
ou un ensemble complet de ressorts et d'amortisseurs. Les ressorts et les amortisseurs
sont d'abord validés en modélisant l'interaction sol-structure (ISS) avec des éléments finis
volumiques. Ensuite, ces approches sont évaluées pour un bâtiment typique par plusieurs
analyses temporelles non-linéaires dans lesquelles l'ISS est modélisée par un ensemble
de ressorts et d'amortisseurs et les signaux sont sélectionnés par la méthode du spectre
conditionnel. Les analyses non-linéaires sont réalisées pour un sol variant de rigide à meuble
et l'effet du niveau de fissuration des étages en sous-sol est analysé. De plus, tous ces cas
sont utilisés pour valider la méthode simplifiée suggérée dans la norme CSA A23.3-14. Les
résultats des analyses montrent que les méthodes proposées sont eficaces pour calculer les
demandes dans le SRCG en comparaison avec les analyses non-linéaires. Le mouvement des
fondations devrait être explicitement modélisé pour les sols de classe D ou plus flexibles,
tandis qu'un niveau raisonnable de fissuration de la structure en sous-sol devrait être
considéré pour obtenir des résultats conservateurs. Pour un sol très flexible comme le sol
de classe E, le comportement du bâtiment est difficilement représenté avec les méthodes
d'analyse linéaires, ainsi une analyse non-linéaire est requise.
Collection
- Moissonnage BAC [3244]
- Génie – Mémoires [1940]