Étude du morphotype toruleux chez Frankia spp.

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Date de publication
2015Auteur(s)
Gagnon, Vanessa
Sujet(s)
Frankia spp.Résumé
L’environnement exerce une pression constante sur les microorganismes qui s’y
développent. Ces derniers subissent constamment des variations de température, de
pH, de salinité, etc. Pour y répondre, les bactéries doivent posséder des mécanismes
de défense afin de survivre face à ces diverses pressions environnementales. La
différenciation cellulaire peut s’inscrire comme étant une étape normale du cycle
cellulaire ou être une réponse du microorganisme pour répondre à un stress. Ces
derniers sont en mesure de détecter les changements dans leur environnement, et
c’est l’expression différente des gènes qui va permettre des modifications
morphologiques ou fonctionnelles afin de faire face aux stress et d’y survivre.
Frankia sp. est une actinobactérie filamenteuse retrouvée dans des nodules en
symbiose avec l’aulne ou de manière saprophyte dans le sol. Frankia sp. possède de
nombreuses morphologies. Les hyphes végétatifs sont les structures les plus
couramment observées dans la nature et en culture in vitro. Par ailleurs, on peut
retrouver des vésicules qui se rattachent aux hyphes végétatifs et qui permettent de
fixer l’azote atmosphérique. On peut aussi observer des sporanges qui contiennent les
spores responsables de la dissémination et de la survie du microorganisme. Chez la
souche Frankia sp. Cj1-82, un quatrième type de morphologie a été observé, les
« Reproductive Torulose Hyphae » plus couramment connus sous le nom d’hyphes
toruleux (RTH). Cette morphologie a aussi été observée chez de nombreuses autres
souches de Frankia dont Frankia alni ACN14a, la souche la plus étudiée dans notre
laboratoire.
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Les RTH sont présents normalement en faible proportion dans le milieu de culture
défini BAPS. Afin de permettre une différenciation massive en RTH de Frankia alni
ACN14a de manière reproductible, un milieu de culture présentant une concentration
de 50 mM en KH2PO4 et un pH de 5,85 a été mis au point. Lorsque les
microorganismes sont cultivés dans ce milieu de différenciation, le pourcentage de
cellules vivantes est faible mais Frankia alni ACN14a présente un taux de
différenciation en RTH qui atteint presque 100 %. Des études faites préalablement au
laboratoire indiquent que la respiration cellulaire de Frankia alni ACN14a chutait
drastiquement dans le milieu de culture modifié pour la différenciation. De plus, il a été
déterminé que la différenciation massive en hyphes toruleux ne se produisait pas avec
les souches de Frankia sp. ACN10a et Frankia sp. AvcI1 lorsqu’elles étaient plongées
en milieu modifié malgré une diminution de leur respiration cellulaire.
Mon premier objectif consistait a évaluer l’impact de l’âge relatif du pré-inoculum de
Frankia alni ACN14a sur sa différenciation en hyphes toruleux. Il s’est avéré que la
différenciation en hyphes toruleux se produisait dans certaines phases de croissance
seulement, lorsque Frankia alni ACN14a était cultivée autant en erlenmeyer de 125 ml
qu’en bioréacteur de 2,2 l. L’importance de l’état physiologique des microorganismes
pourrait expliquer l’absence de différenciation en RTH chez Frankia sp. ACN10a et
Frankia sp. AvcI1. Mon second objectif de maîtrise m’a permis de valider l’hypothèse
prédisant que le pH acide du milieu modifié pour la différenciation n’était pas essentiel
à la recette permettant la différenciation en hyphes toruleux chez Frankia alni
ACN14a. En effet, 50 mM de propionate de sodium à pH 6,70 permettait l’induction
massive en RTH. À partir de ce point, diverses combinaisons de 50 mM de propionate
de sodium et conditions de culture (temps d’incubation et l’impact de la biomasse
utilisée au départ) et chimiques (différentes concentrations de KH2PO4, de KCl et
d’acide citrique) ont été testées afin de déterminer si l’une d’entre elles permettait
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d’augmenter la viabilité cellulaire tout en maintenant une différenciation massive en
RTH. Mon troisième objectif de maîtrise consistait à optimiser les conditions de culture
en bioréacteur de 2,2 l afin de permettre la différenciation massive en hyphes toruleux
de Frankia alni ACN14a. Ces essais ont été faits dans le but d’obtenir des quantités
suffisantes de RTH pour procéder à des études fondamentales. Une différenciation
faible en RTH a été observée dans le bioréacteur de 2,2 l, mais elle n’égalait pas la
différenciation massive obtenue en erlenmeyer. L’obtention d’une grande quantité de
RTH ouvrirait la porte à des études fondamentales de ce morphotype et permettrait de
cibler l’importance de ces structures dans le cycle de vie de Frankia sp.
Collection
- Moissonnage BAC [3216]
- Sciences – Mémoires [1657]
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