dc.description.abstract | L'Écriveule est d'abord une oeuvre fictive. Même si tout le texte se présente sous le jour de la vraisemblance et de la sincérité, le personnage principal qui se dit l'auteur de ce texte est fictif. Si le personnage principal, David Corbo, est aussi le narrateur ou le scripteur, il devient aussi parfois son interlocuteur, son propre destinataire. C'est qu'il a choisi d'écrire le journal de l'oeuvre qu'il ne faisait pas. Il est tout entier tendu vers le futur qui recèle son roman à venir. Le roman ne se fait pas. Et c'est le journal qu'il a tenu régulièrement, comme un écho à l'oeuvre impossible, qui devient cette oeuvre. L'oeuvre ne pense pas au présent. Elle est passée ou à venir. Au présent, c'est l'écriture qui se fait. Cet auteur ne sait parler que de lui-même, plus par nécessité que par choix, ose-t-il dire. Et tout l'Écriveule devient le miroir de sa vie, de son itinéraire extérieur (ses faits et gestes) et de son cheminement intérieur (poursuite de la lucidité). Ce roman est une représentation du monde de David Corbo et une expression de sa réalité secrète qu'il expérimente laborieusement. Dès le moment où il a accepté d'écrire son journal fut-il de "mémé décadente", il a commencé à rédiger son autobiographie, dans la mesure même où tout le futur que l'on rêve devient facilement du vécu, quelque chose de narrable; dans la mesure où l'impossibilité du futur identifie celle du passé. | |