Mécanisme d'action de l'angiotensine II sur les cellules glomérulées surrénaliennes bovines

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Publication date
1993Author(s)
Boulay, Guylain
Abstract
L'angiotensine II (AII) est un régulateur important de la sécrétion d'aldostérone par les cellules de la zone glomérulée du cortex surrénalien. Récemment, des analogues non-peptidiques de l'AII ont permis de distinguer deux sous-types de récepteurs pour l'AII dans différents tissus. Avec une préparation membranaire de la zone glomérulée du cortex surrénalien bovin, nous avons effectué des courbes dose-déplacement de l’125I-AII par l'AII, le DuP 753 et le PD-123319. Les résultats ont démontré que les deux sous-types de récepteurs de l'AII (AT1 et AT2) étaient présents dans la zone glomérulée du cortex surrénalien bovin. Des analyses de Scatchard ont démontré que le sous-type AT1 possédait deux états d'affinité pour l'AII et que le sous-type AT2 possédait un seul état d'affinité pour l'AII. Nous avons réussi à inhiber la liaison de l’125-AII à une préparation membranaire de la zone glomérulée avec des concentrations croissantes de polyvinyl sulfate (PVS). Les résultats ont démontré que le PVS inhibe la liaison de l'AII, aux récepteur AT1. Des analyses de Scatchard ont démontré que le PVS inhibait la liaison de l'AII, en transférant le récepteur d'un état de haute affinité à un état de faible affinité. Les résultats ont démontré que le PVS interagissait directement avec un domaine intracellulaire du récepteur et provoquait un découplage du récepteur et de sa G-protéine. La dernière partie de cette thèse a porté sur la désensibilisation du récepteur AT1 de l'AII. La désensibilisation est un phénomène très bien connu pour les récepteurs des hormones qui stimulent l'adénylate cyclase, tels les récepteurs P-adrénergiques. Par contre, très peu d'études ont été effectuées sur la désensibilisation des récepteurs des hormones mobilisant le Ca2+, tel le récepteur AT, de l'AII. Nos résultats ont démontré qu'une préincubation des cellules glomérulées avec l'AII pouvait désensibiliser son récepteur. Cette désensibilisation s'est manifestée par une perte de liaison de l'AII lors d'une seconde incubation. Les résultats ont démontré que la désensibilisation du récepteur de l'AII n'était pas due à la perte dans le nombre maximal de sites de liaison mais plutôt au passage des récepteurs d'un état de haute affinité à un état de faible affinité. Nos résultats ont aussi démontré que la protéine kinase C ou la calmoduline kinase n'étaient pas impliquées dans la désensibilisation du récepteur de l'AII observée dans nos conditions expérimentales. Des études supplémentaires seront nécessaires afin de mieux comprendre les différents mécanismes impliqués dans la désensibilisation du récepteur AT1.