Abstract
L’œuvre d’Edgar Allan Poe a exercé une influence profonde sur celle d’Anne Hébert.
Cette dernière a été, dans sa jeunesse, une lectrice assidue des œuvres de l’écrivain américain,
à l’instar de plusieurs écrivains canadiens-français qui l’ont précédée, notamment Octave
Crémazie, Émile Nelligan et Hector de Saint-Denys Garneau. Cet article tente d’explorer cette
dimension importante de l’américanité de l’œuvre d’Anne Hébert en mettant en lumière quelques-unes
des ressemblances entre cette œuvre et celle d’Edgar Allan Poe : le recours au fantastique,
l’esthétique gothique, le rôle dévolu au fait divers, l’imaginaire de la fin, la réflexion sur la poésie,
etc. L’étude de ces ressemblances permet de jeter un éclairage nouveau sur certains aspects
essentiels de l’œuvre d’Anne Hébert, en les situant justement dans le contexte nord-américain
de leur genèse.