Abstract
Anne Hébert naît en 1916, dans une société qui continue d’être fortement imprégnée
de réminiscences d’un régime seigneurial ayant survécu, à bien des égards, à son abolition en
1854. Issue de deux éminentes familles seigneuriales ayant, les Taché, d’origine bourgeoise, et
les Juchereau-Duchesnay, d’ascendance noble, Anne Hébert appartient à deux lignées qui ont
« fait » l’histoire du Canada français. Les racines seigneuriales de sa famille se plongent dans le
sol des régions de Kamouraska et de Portneuf. À Sainte-Catherine de Fossambault où elle est
née et où elle séjourne régulièrement, le manoir familial continue de symboliser une distinction
sociale des membres de la famille. Prenant appui sur une recherche en cours sur les « persistances
seigneuriales au Québec » cet article propose une réflexion sur cette filiation seigneuriale
dans l’identité et l’œuvre d’Anne Hébert.