Le comportement de risque en fonction de deux dimensions de la personnalité chez des adolescents

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Publication date
1975Author(s)
Ouellette, Normand
Abstract
Dans la présente expérience, nous avions pour objectifs de vérifier, dans une situation de choix, les rapports existants entre le comportement qui incite les sujets à prendre des risques et les traits de personnalité définis par le test E.P.I. à savoir l'introversion-extraversion et la stabilité-névrosisme. Nos principaux appuis théoriques nous sont fournis par de nombreuses recherches; notamment les travaux de Cutter et Heilizer (1968) démontrent que le jeu soulève fréquemment un dilemme de choix entre la haute probabilité d'un petit gain et la basse probabilité d'un gros gain. Chaque joueur choisit selon les probabilités qu'il a de réussir. Ces deux auteurs en concluent que le calcul des chances qu'un joueur croit posséder varie suivant l'évaluation des différents traits de sa personnalité. D'autre part Liverant et Scodel (1960) explorent divers déterminants de la prise de décision sous des conditions de risque, en utilisant une variable de la personnalité qui consiste à agir soit sous contrôle interne soit sous contrôle externe. Ils établissent une liaison entre le contrôle interne-externe et la propension au risque dans les termes suivants; les sujets à contrôle interne choisiront plus de paris à hautes probabilités de réussite que les sujets à contrôle externe et les sujets à contrôle interne seront moins variables dans leurs choix que les sujets à contrôle externe. Par ailleurs, la description que donne Eysenck (1968) des traits de personnalité mesurés par le test E.P.I. s'insère, dans l'optique des travaux effectués sur le risque, comme déterminants qui incitent la personne à faire un choix. Le E.P.I. est un instrument descriptif du comportement; il mesure deux dimensions majeures de la personnalité, introversion-extraversion et stabilité-névrosisme, Eysenck (I962) aboutit à la conclusion que le test E.P.I., avec ces deux facteurs, contribuent davantage à décrire les manifestations comportementales de la personnalité que toute autre série de deux facteurs dans le champ non-cognitif. Pour faire suite, à cet exposé, nos deux hypothèses s'énoncent comme suit: dans une situation de jeu, où le sujet fait un choix comportant un élément de risque, les sujets à tendance introvertis choisiront des paris à plus hautes probabilités de réussite que les sujets à tendance extravertis; l'individu stable choisira significativement plus de paris à probabilités intermédiaires que l'individu névrosique.