Radio-opacification des calculs des voies urinaires

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Publication date
1991Author(s)
Picard, Lyne
Abstract
La plupart des urologues traitant les lithiases urinaires, peu importe la méthode, (lithotripsie extracorporelle, uretéroscopie) rencontrent des problèmes de faible visualisation des calculs avec la fluoroscopie. La difficulté de localiser les calculs des voies urinaires ou leurs fragments peut résulter en une extraction incomplète des calculs, un temps opératoire prolongé et un risque augmenté de récidive et de complication post-opératoires. Nous avons cherché et trouvé un moyen d'augmenter la radio-opacité des calculs des voies urinaires par une technique simple de perfusion de métaux en solution. En premier lieu, la capacité de radio-opacification a été démontrée pour des incubation in vitro de fragments de calculs humains avec des solutions aqueuses de césium, barium, strontium, tungstate, des lanthanides et de 2 actinides naturels (uranium, thorium). La plupart des incubations ont considérablement augmenté la radio-opacification des calculs et de significatives incorporations des métaux lourds à ces mêmes calculs ont été notées. Les meilleurs résultats ont été obtenus avec le Cs, Ba et Sr, les lanthanides (Gd, Yb) et les actinides (U, Th). Nous sommes passés d'un modèle statique à un modèle dynamique de perfusions in vitro. Les calculs étaient perfusés avec un mélange d'urine et de solutions aqueuses de métaux lourds. Des radio-opacifications et incorporations significatives furent obtenues avec le Ba, les lanthanides (Gd, Dy, Yb, Lu) et les actinides (U, Th). Comme le maintien d'un rein isolé dans un état fonctionnel était plutôt difficile à réaliser, des perfusions in vivo furent entreprises. Des chiens avec des fragments de calculs humains implantés ont servi de modèles. Les voies urinaires supérieures ont été perfusées de façon rétrograde à l'aide d'un cathéter pyélique avec les solutions de sels de métaux lourds. Des élévations considérables de la radio-opacité en plus d'une incorporation furent observées pour les éléments suivants: Cs, Sr, Ba, les lanthanides (Gd, Yb). Des perfusions chez le chien chronique ont aussi été faites. Elles différent des précédentes en ce que les fragments de calculs sont implantés et la perfusion n'est effectuée qu’après 2 mois d'attente. Le but était d'obtenir des calculs plus près de l'état endogène et d'observer ce qui se passe au point de vue radio-opacification et incorporation. On obtint une radio-opacification adéquate avec les 2 métaux testés: le Cs et le Gd. L'incorporation fut faible (environ 1 %). Ceci pourrait être associé à un rinçage trop long des voies urinaires suivant la perfusion au métal ou à une récupération incomplète des fragments. L'évaluation morphologique de l'épithélium urinaire d'animaux traités avec les sels de Cs, d'Yb, n'a démontré aucun effet toxique. Il y eut perte épithéliale superficielle avec le Gd. Toutefois cette altération est considérée comme mineure. Des études d'absorption par l'urothélium lorsque le rein est perfusé par voie rétrograde (via l'uretère) furent faites avec le 137Cs et le 153Gd. Sans obstruction rénale, 0.3 % du 137Cs fut absorbé. Avec obstruction rénale (bloque la sortie d'urine), 7 % du 137Cs a été absorbé. Aucune absorption n'a été observée avec le 153Gd en abscence ou en présence d'obstruction rénale. La scintigraphie réalisée avec le 153Gd a démontré que lorsque cet isotope est injecté par voie intraveineuse, il se localise préférentiellement au foie et aux os. L'élimination du 153Gd de l'organisme se fait lentement.