Production d'anticorps monoclonaux dirigés contre les cellules Kurloff de cobaye et activité cytotoxique des sous-populations de cellules Kurloff
Publication date
1994Author(s)
Blanchette, François
Abstract
Les cellules Kurloff sont des cellules mononucléaires de cobaye caractérisées par la présence d'un grand corps d'inclusion prenant la coloration P.A.S. (Periodic Acid Schiff). Les cellules Kurloff sont présentes dans divers tissus et organes mais elles sont plus nombreuses chez la femelle que chez le mâle. Leur nombre augmente significativement pendant la grossesse et sous l'effet de l'administration d'oestrogènes. Les cellules Kurloff possèdent une activité cytotoxique tueuse naturelle (NK) contre diverses cellules cibles tumorales et cette activité NK est indépendante du complexe majeur d'histocompatibilité (MHC). Les buts principaux de notre étude étaient de déterminer l’effet du traitement aux oestrogènes sur l'augmentation du nombre de cellules Kurloff dans divers tissus et organes et de produire des anticorps monoclonaux (Acm) contre ces cellules afin de mieux les caractériser. Nous nous sommes intéressés à la mesure de l'activité NK au niveau des 5 sous-populations de cellules Kurloff identifiées selon leur densité. Nous avons aussi étudié la reconnaissance de ces sous-populations par les Acm anti-cellules Kurloff ainsi que l'effet d'un de ces Acm (le 14D1) sur l'activité NK. Nos résultats ont montré que l'augmentation du nombre de cellules Kurloff dans la rate au cours du traitement hormonal est proportionnelle à l'augmentation du nombre de ces cellules dans la moëlle oseuse. Les 5 sous-populations de cellules Kurloff purifiées par différents gradients continus de Percoll (densité cellulaire: 1.048, 1.062, 1.076, 1.087 et 1.100 g/ml) sont reconnues par les 8 Acm préalablement sélectionnés. Ces Acm ont été sélectionnés a l'aide des techniques d'ELISA et de cytométrie de flux pour leur reconnaissance sélective des cellules Kurloff et pour leur titre. Des études d'immunofluorescence et d'ImmunoGold ont montré que les Acm anti-cellules Kurloff reconnaissent autant les cellules Kurloff provenant de cobayes témoins que de cobayes traités aux oestrogènes. Un certain pourcentage (entre 55 et 70 %) des cellules Kurloff ont été reconnus par l'Acm anti-CD56h qui est un marqueur très spécifique des cellules NK humaines et de rat. Nos expériences de relâchement spécifique de 51Cr ont montré que les cellules Kurloff de plus faible densité (1.048 à 1.076 g/ml) possèdent l'activité NK la plus importante. Enfin l'Acm produit par le clone 14D1 ne semble pas moduler l'activité NK des cellules Kurloff.