Activité in vivo d'un plasmide recombinant contenant un tandem de deux génomes du virus du polyome

View/ Open
Publication date
1985Author(s)
Bouchard, Louise
Abstract
L'intérêt que nous portons à la relation existant entre la transformation néoplasique par le virus du polyome et le mode d'intégration du génome viral dans l'ADN cellulaire nous a amenés à construire une série de molécules multimériques à partir de plasmides recombinants encodant différentes portions du génome viral. Les plasmides multimériques ont été obtenus par l'intermédiaire du système de recombinaison de différentes souches bactériennes. L'introduction des unités monomériques dans la souche bactérienne E. coli X-1776, qui est rec+, nous a permis d'obtenir des molécules oligomériques. Ces dernières ont été stabilisées dans la souche rec A- HB101, avant d'être caractérisées. Les multimères obtenus contiennent un nombre entier de copies de l'unité de départ qui sont liées entre elles en tandem tête à queue. La fréquence d'obtention d'un multimère donné est d'autant plus faible que le nombre de copies de l'unité de départ qu'il contient est élevé. De plus, la technique utilisée ne nous a pas permis d'obtenir de molécule de plus de 20 Kb. C'est donc dire que plus un plasmide monomérique est petit, plus le nombre maximal de copies que l'on puisse en obtenir dans un multimère est élevé. Par modification d'une des molécules multimériques obtenues, nous avons produit un recombinant contenant un tandem de deux copies complètes du génome viral lié au plasmide pBR322. Le potentiel tumorigène de cette molécule (pPB22) a été évalué chez les rats nouveaux-nés et s'est avéré comparable à celui de recombinants ne contenant qu'une copie du génome viral ou que la portion proximale de sa région précoce. Comme dans le cas de tumeurs induites avec une seule copie du génome viral, les lignées tumorales induites par pPB22 ne peuvent produire l'antigène grand T. Ceci rend encore plus plausible, l'hypothèse qui avait déjà été émise et selon laquelle il y aurait sélection in vivo contre les cellules produisant cette protéine virale. Suite à l'injection de pPB22 à des souris nues, la souris étant l'hôte naturel de polyome, nous avons pu détecter la production de génomes viraux libres dans les reins des animaux. Cette production s'est même manifestée chez un des animaux injectés, par l'apparition des symptômes liés à une infection par le virus du polyome. Les génomes viraux seraient apparus chez les animaux suite à un événement de recombinaison intramoléculaire impliquant le recombinant pPB22. L'environnement permissif fourni par les souris aurait assuré la réplication des génomes viraux ainsi libérés.