L'influence du niveau d'activité physique sur le contenu minéral osseux des femmes postménopausées

View/ Open
Publication date
1990Author(s)
Laflamme, Lucie
Abstract
Le but de cette étude est d'examiner chez des femmes postménopausées, le lien entre le niveau d'activité physique et le contenu minéral osseux (CMO). Des résultats contradictoires quant à l'impact positif du niveau d'activité physique sur le CM0 des femmes postménopausées sont rapportés dans la littérature. Une analyse détaillée des études majeures montre d'une part que tantôt l'instrument de mesure utilisé, tantôt la mesure elle-même des niveaux d'activité physique sont souvent déficients et, d'autre part, que les différences entre les niveaux d'activité physique parmi les groupes comparés sont très faibles. Dans cette étude, une attention spéciale porte sur une meilleure appréciation du niveau d'activité physique et assure un écart important entre les niveaux d'activité physique. Plusieurs études considèrent que la mesure de l'efficience physique est un bon indicateur de l'activité physique habituelle. Dans l'étude présente, l'efficience physique est mesurée au moyen d'une batterie de tests afin d'examiner le lien entre le profil d'activités physiques et l'efficience physique et la relation entre l'efficience physique et le CMO. Un échantillon de 33 femmes postménopausées de nationalité canadienne française de la région de Montréal, n'ayant jamais reçu de suppléments oestrogéniques au cours de leur vie et dont l'ingestion de calcium dans la diète sont similaires, sont sélectionnées après avoir satisfait aux critères suivants: être exemptes de facteurs pouvant prédisposer à une condition d'ostéopathie secondaire, ne pas présenter un diagnostic clinique d'ostéoporose, ne pas avoir eu une ménopause prématurée et présenter un niveau de pratique d'activité physique au cours des six derniers mois, catégorisé très actif ou sédentaire d'après l'échelle de Simons-Morton, Pate et Simons-Morton (1988). Selon cette échelle, les femmes très actives (FA) pratiquent une activité physique dynamique, 20 min ou plus par séance, trois séances ou plus par semaine. Par contre, les femmes sédentaires (FS) pratiquent une ou des activités occasionnant une faible dépense énergétique sur une période quotidienne inférieure à 30 min. Le profil d'activité physique est recueilli lors d'une interview où le sujet fournit la fréquence hebdomadaire, la durée et l'intensité des séances de chaque activité physique pratiquée au cours des six derniers mois. Après l'analyse des profils, le groupe FA est composé de 20 femmes (62,1 ans + 2,8) et le groupe FS de 13 autres femmes (68,0 ans + 4,7). Le CMO est mesuré au niveau de la colonne lombaire et du radius distal au moyen de l'ostéodensitométrie à double énergie et à simple énergie respectivement. Une différence significative (p < 0,01) est observée entre les valeurs moyennes mesurées à la colonne lombaire chez le groupe FA (0,76 gHA/cm2 + 0,09) par rapport au groupe FS (0,65 gHA/cm2 + 0,12). Cependant, aucune différence significative n'est trouvée au niveau du radius distal entre les groupes FA et FS dont les valeurs moyennes sont de 34,04 unités novo par longueur (U/L) + 6,32 et 31,30 U/L 6,35 respectivement. La capacité fonctionnelle à l'effort (CFE) évaluée à partir du temps enregistré lors d'une marche rapide sur 400 mètres est significativement plus élevée chez le groupe FA de même que l'endurance des abdominaux évaluée par le nombre maximal de redressements assis sur une minute. Les différences demeurent significatives à P < 0,08 après avoir égalisé les groupes pour l'âge et la taille. Aucune différence significative n'est observée concernant les autres tests d'efficience physique, soit: l'endurance des bras, la force de préhension et la flexibilité du tronc et des hanches. En ce qui a trait à la relation entre l'efficience physique et le CMO, seule la CFE semble être un prédicteur significatif (r = - 0,46) du CMO au niveau lombaire alors qu'aucune variable de l'efficience physique ne présente de corrélation significative avec le CM0 du radius. Les résultats obtenus indiquent que la participation à des activités physiques dynamiques et variées telles la marche rapide, le conditionnement physique, la gymnastique aquatique, le ski de fond, etc., exerce surtout une force mécanique au niveau des vertèbres et qu'une amélioration du CM0 au niveau du squelette appendiculaire exige l'application d'un stress mécanique touchant spécifiquement cette partie du squelette. L'utilisation d'exercice physique de mise en charge impliquant les membres supérieurs devrait être envisagée dans les recommandations d'activité physique chez les femmes postménopausées.