Analyse biomécanique d'une tache de travail impliquant des flexions et torsions du tronc

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Publication date
1991Author(s)
Delisle, Alain
Abstract
Les maux de dos sont devenus un des problèmes les plus importants affligeant notre société. Les tâches de manutention impliquant la combinaison de flexions et de rotations du tronc sont d'ailleurs souvent considérées comme un potentiel de risque pour la santé du travailleur. Une tâche problématique de fermeture de valve impliquant une telle combinaison de mouvement a été analysée afin d'investiguer l'influence de la hauteur de manipulation et de l'intensité de la résistance de la valve sur l'amplitude de rotation chez 10 sujets masculins. Des tiges fixées transversalement sur la surface de la peau à la quatrième et à la première vertèbre lombaire ont permis la description des phénomènes de rotation intervertébrale découlant d'une action de rotation des membres supérieurs lors de la fermeture d'une valve à trois hauteurs différentes (genoux, hanches et épaules) contre deux intensités de résistance (faible et forte). Une caméra vidéo offrant une vue en plongée de l'exécutant, ainsi qu'une autre caméra offrant une vue latérale ont été utilisées pour recueillir les données cinématiques. Ces informations étaient synchronisées avec celles fournies par une plateforme dynamométrique permettant de quantifier en tout temps l'intensité des moments de force déployés pour fermer la valve, celle-ci étant fixée sur la plateforme. Malgré le fait que les différentes conditions expérimentales n'ont pas mené à des différences statistiquement significatives, les résultats obtenus ont tout de même démontré une variabilité et une étendue importante en relation avec les faibles amplitudes de mouvements possibles au niveau lombaire. En effet, de plus grandes amplitudes de rotations furent observées lors de la manipulation contre de plus grandes intensités de résistance que lors de la manipulation contre de faibles intensités de résistance. Une tendance à une plus grande stabilité de la colonne lombaire fut également observée lors de la manipulation à la hauteur des hanches. Il semble, d'après les résultats obtenus, de même que d'après les observations tirées de la littérature, que les risques encourus lors de l'exécution d'une tâche de manutention impliquant une rotation du tronc, comme celle de fermeture de valves, soient minimisés lorsque la manipulation se fait à la hauteur des hanches, c'est-à-dire lorsque la posture utilisée permet de respecter la courbure lombaire naturelle.