Validation d'une grille d'évaluation des risques de chute

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Publication date
1994Author(s)
Aumont, Madeleine
Abstract
Le réel problème des chutes chez la personne âgée n'est pas seulement relié à une forte incidence mais aux risques associés aux changements physiologiques dus au vieillissement et l'augmentation de la pré valence des polypathologies. En outre, des études ont démontré que 30% des gens vivant à domicile chutent annuellement et 5% de ces chutes résultent en une fracture de la hanche. Des études récentes montrent que les fractures entraînent un taux de mortalité de 20%, que 30% des personnes présentent des complications et que 50% de ces malades subissent une perte importante d'autonomie. Selon l'Association d'Orthopédie du Québec (1991), le coût social moyen d'une fracture de la hanche est d'environ 30 000 $. Plusieurs outils ont été élaborés sans toutefois faire preuve des qualités métrologiques adéquates. Lorsque l'aspect de la sécurité des bénéficiaires est abordé, les intervenants sont confrontés aux dangers omniprésents des chutes et au manque de moyens de les prévenir. Face à l'ampleur de la problématique des chutes, leurs complications et les coûts associés à ce phénomène, il appert de première importance de vérifier les qualités de mesure du risque de chute afin de permettre aux intervenants d'identifier systématiquement les bénéficiaires à risque et ainsi élaborer plus adéquatement un programme individualisé visant l'amélioration des soins et la prévention des chutes. L'émde méthodologique proposée a pour but de valider la grille d'évaluation des risques de chute (GER-C), version modifiée de la grille d'Allard (1987), auprès des personnes âgées de 65 ans et plus dans un centre hospitalier de soins aigus. La GER-C comporte 16 items et porte sur des facteurs intrinsèques à la personne et son mode d'évaluation est de type Likert. L'étude s'appuie sur un devis prospectif court avec quatre mesures répétées du risque de chute au cours de l'hospitalisation, soit 48 heures après l'admission et aux sept jours pendant trois semaines. r's 108 sujets admis en gériatrie, répondant aux critères d'inclusion et ayant accepté d'y participer, sont inclus dans la recherche. Les objectifs poursuivis dans cette étude sont les suivants: 1) vérifier la consistance interne par le calcul de l'alpha de Cronbach; 2) mesurer la stabilité de l'échelle par le test-retest; 3) déterminer l'influence des observateurs sur la quantification du risque; et 4) mesurer, par des tests épidémiologiques, le rendement de l'outil. Les coefficients de l'Alpha de Cronbach varient de r=0,52 à r=0,65. La matrice de corrélation a montré un lien entre les résultats aux différents temps d'évaluation: la corrélation entre les T1 et T2 obtient un coefficient de r=0,60, entre les T1 et T3, le coefficient se situe à r=0,73 et entre les T3 et T4, il est de r=0,64. Le test-retest a été appliqué et la moyenne obtenue aux scores bruts est de 14,2 et au retest, 14,5 respectivement. L'analyse de variance n'a pas montré d'effets significatifs des observateurs sur les résultats (p > 0,05). Enfin, des taux de sensibilité et de spécificité ont été calculés au T1 de l'évaluation et à la fin de l'hospitalisation. Ces résultats de l'étude permettent d'identifier sept patients sur dix à risque de chute. L'identification des bénéficiaires à risque avec la GER-C permettra une planification des soins et diminuera ainsi les risques de chutes.