Aller au bout de ses erreurs : vers une gestion du risque des accidents thérapeutiques

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Publication date
2003Author(s)
Talbot, Majorie Élisabeth
Subject
"Loi sur les services de santé et les services sociauxAbstract
Résumé: Dans un rapport qu'il publiait en 1999, l'lnstitute of Medicine, attirait notre attention sur un problème que pose la qualité des soins médicaux aux systèmes de santé nord-américains depuis un demi-siècle. D'après les auteurs de ce rapport, plus de 100 000 patients meurent chaque année aux État-Unis à la suite d 'un accident médical évitable. Qu'en est-il au Québec? En 2001, une étude ministérielle québécoise émet l'hypothèse, fort plausible d'ailleurs, que ce fléau déborde les frontières américaines et atteint le réseau de santé québécois. Face à ce constat, l'Assemblée nationale adopte, en décembre 2002, la Loi sur les services de santé et les services sociaux concernant la prestation sécuritaire de services de santé et de services sociaux (« Loi 113 »). En introduisant de nouveaux droits et de nouvelles obligations, la Loi 113 vise une plus grande transparence ainsi que la diminution du taux des accidents médicaux évitables en milieu de soins québécois. Peu à peu, nous serons amenés à constater que la plupart des accidents médicaux résultent de défaillances de systèmes jumelées à l'erreur humaine. Ces défaillances ne seront jamais détectées ni corrigées sans la collaboration des intervenants de la santé. Seule la déclaration des événements de soins nous permettra d'en faire 'analyse pour ensuite implanter des mécanismes capables d'intercepter les erreurs ou, du moins, d'en minimiser les conséquences. Toutefois, cette loi répondra-t-elle à l'intention du législateur, à savoir diminuer le taux des accidents médicaux au sein du système de santé québécois? Les intervenants du réseau déclareront-ils tous les accidents et incidents qu 'ils auront constatés en cours d'intervention? La crainte de poursuites judiciaires les incitera-t-ils à taire les erreurs médicales? Enfin, le système de no fault parviendra-t-il à substituer une culture de sécurité et de transparence à la culture de blâme du réseau, et, par le fait même, à contribuer à la diminution du taux des accidents médicaux évitables dans notre système de santé québécois? Certes, l 'erreur est humaine. Cependant, l'adoption de nouveaux systèmes de soins pourraient aider à prévenir la plupart de ces erreurs. La qualité de nos soins de santé et, partant, notre sécurité en dépendent.||Abstract: In 1999, the Institute of Medicine succeeded to bring attention to a quality of care issue afflicting North American health care systems since at least half a century. According to the IOM, more than 100 000 patients die each year in the United States in consequence of a preventable adverse event. How does this issue affect the health system in Québec? In 2001, a report from the Québec ministry of health speculated that the problem of medical errors extends pass the borders of the United States to the Québec health care system. Faced with this reality, the Québec Legislative Assembly adopted, in December 2002, Bill 113 which aims for a more transparent and safe health care system. We must realize that most adverse events are the result of system failures, coupled with human error. These latent failures will never be detected and rectified without the intense collaboration of health care workers. Only the reporting of health care accidents and incidents will permit us to analyse those errors and than adopt mechanisms intercepting errors or, at the very least, minimising their consequences. However will Bill 113 achieve the legislator 's intention of diminishing the incidence of medical accidents in Québec? Will Québec health care workers declare all accidents and incidents discovered in the course of their medical interventions ? Ultimately, could the implantation of a no fault system help substitute our blame culture for a culture of transparence and quality and thus contribute to reduce the incidence of adverse events in our health care system? We all know that to err is human. However, most errors could be prevented by adopting new systems of care. Such changes are paramount to the quality of our medical care.