Comment réduire le gaspillage alimentaire des consommateurs du Québec

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Publication date
2017Author(s)
Mallamo,Valérie
Subject
Gaspillage alimentaireAbstract
L’enjeu du gaspillage alimentaire suscite une mobilisation mondiale, car il occasionne un gaspillage de ressources tout le long de la chaîne agroalimentaire, ce qui entraîne de graves impacts environnementaux, économiques et sociaux. Malgré l’engouement généré, le Québec tarde à s’engager formellement dans cette lutte, même s’il contribue, autant sinon plus qu’ailleurs, à cette problématique. Il y a pourtant fort à gagner à réduire le gaspillage alimentaire — par exemple, il contribue à atteindre les cibles de réduction de gaz à effet de serre, réduit l’insécurité alimentaire, réduit des pertes économiques importantes —, surtout pour les municipalités qui ont la responsabilité de gérer une grande partie de ce gaspillage, puisqu’il se retrouve en bordure de rue; car, contrairement à ce que peuvent penser les Québécois, ici ce sont les consommateurs qui gaspillent le plus. L’objectif de cet essai est d’outiller les décideurs à faire une campagne provinciale de lutte contre le gaspillage alimentaire des consommateurs.
La revue de littérature a permis de cerner les comportements qui causent le gaspillage des consommateurs, les motivations et les obstacles aux changements de comportement. Les recherches scientifiques confirment qu’il faut augmenter l’intention de réduire le gaspillage en modifiant les attitudes et en réduisant les obstacles pour augmenter le sentiment de contrôle face au gaspillage. Les spécialistes du changement de comportements et les expériences d’ailleurs ont mis en évidence les stratégies les plus efficaces pour intervenir.
Les conclusions de l’essai démontrent que tous les acteurs de la gestion des matières résiduelles du Québec ont un rôle à jouer. Le Gouvernement du Québec doit donner l’orientation, fixer l’objectif et les actions, fournir des moyens financiers de mise en œuvre et adapter la réglementation. RECYC-QUÉBEC doit soutenir les recherches, mesurer l’enjeu et concevoir une campagne avec deux approches. D’abord, une campagne nationale d’information, de sensibilisation et d’éducation qui rejoint tous les Québécois pour changer les attitudes, motiver à agir, proposer les comportements qu’ils doivent adopter et fournir des solutions aux obstacles. Ensuite, pour réduire les obstacles et augmenter le sentiment de contrôle, RECYC-QUÉBEC doit faciliter et fédérer l’engagement des municipalités et organismes à déployer une campagne locale de marketing sociocommunautaire auprès d’un segment de la population qui pourra, par diffusion sociale, entraîner un changement de comportements graduel dans toute la collectivité. Cette campagne devrait inclure un audit à domicile assorti d’un « défi de réduction », d’un engagement public, de rappels et d’ateliers éducatifs pour faciliter l’adoption de bons comportements. L’ajout d’un incitatif collectif par la municipalité et d’un dissuasif, tel que la tarification incitative, est fortement recommandé. RECYC-QUÉBEC et les municipalités doivent mesurer l’impact et reconnaître les efforts.
Collection
- CUFE – Essais [1345]
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