Colloque Neurosciences, musique et éducation : vendredi 14 octobre 2016, Université de Sherbrooke : Actes de colloque

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Publication date
2016Author(s)
Paré, Matthieu; Habib, Michel; Fortin, Céline
Subject
MusiqueAbstract
Le monde de l'éducation est en bouleversement depuis l'arrivée massive des connaissances de d'autres champs de disciplines, en premier lieu, les neurosciences. Celles-ci ont même donné naissance à une nouvelle discipline, la neuroéducation ou neurosciences éducatives (Toscani, 2013). Ainsi, les recherches sur le cerveau conduites via les imageries médicales (IRM) sont maintenant nombreuses et très valorisées un peu partout dans le monde, en particulier en Europe où un effort particulier est soutenu par les instances gouvernementales. Les implications éducatives des plus récentes découvertes et celles à venir transforment la conception globale et précise des divers aspects de l'éducation au sens large, à commencer par l'organisation scolaire, la formation des enseignants et enseignantes, la singularité de l'élève au coeur de la construction de son savoir, pour ne nommer que quelques-uns. La compréhension plus fine des mécanismes neuropsychologiques en jeu dans l'apprentissage nous permet de mieux saisir des éléments fondamentaux en jeu dans l'école d'aujourd'hui. Dans ce colloque, nous allons particulièrement approfondir notre compréhension de la notion des constellations des difficultés d'apprentissage à l'aide de l'étude de la dyslexie. Les plus récentes découvertes en imagerie nous démontrent qu'un défaut de traitement des différentes modalités sensorielles (Audition, vision, motricité, etc.) pourrait être en jeu dans les difficultés d'apprentissage (Habib, 2014). Cette implication de la multimodalité dans la dyslexie suggère d'utiliser plusieurs entrées sensorielles en simultanée pour synchroniser le traitement des stimuli dans le cerveau. En fait, on remarque chez le dyslexique différents asynchronismes dans : la relation au temps (passé-présent-futur), aux concepts étant associés (avant-hier, la semaine prochaine, etc.), et au tempo des mouvements et intervalles de temps (Évalué avec l'utilisation d'un métronome) (Daffaure, De Martino, Chauvin, Cay-Maubuisson, Camps, Giraud et Habib, 2001). On suppose en ce sens qu'une prise en charge multimodale améliorerait la connectivité des régions corticales impliquées dans le langage (Ibid.). La musique et l'apprentissage de la lecture, l'environnement musical, la musique écoutée et pratiquée par l'enfant semblent avoir un pouvoir bien particulier comme stimulus externe, provoquant attention, émotions, résurgence de mémoires, énergie et capacités langagières renouvelées.
Au regard rigoureux des neurosciences, diverses interventions éducatives peuvent être revues autrement, analysées rigoureusement et objectivement. Il semble à ce propos que peu d'études axées sur les interventions éducatives comportent des données neuropsychologiques et imageries fonctionnelles. Tout porte à croire par contre que diverses avenues de recherche (Des huiles essentielles à la conscience de soi en passant par l'effet de l'écoute intensive de la musique et les jeux vidéos) méritent d'être explorées avec les outils d'évaluation dont disposent aujourd'hui les chercheurs en neurosciences. Certaines intuitions peuvent et doivent maintenant être mis-en-lumière au regard d'une science plus accessible car mieux encadrée par les instances, à commencer par la reconnaissance officielle de l'OCDE au tournant des années 2000 (OCDE, 2007). Nous ouvrons donc ce colloque aux diverses interventions de nature éducative qui tentent de prendre la voie rigoureuse de l'examen scientifique, tout en m'étant pas basées sur les neuromythes reconnus. Ainsi, l'écart entre la pratique en éducation et la recherche universitaire peut être réduit par ce pont neuroscientifique que nous espérons accessible aux chercheurs, praticiens et élèves de nos classes d'aujourd'hui et demain.