Portrait de l'acceptabilité sociale des projets miniers au Québec

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Publication date
2017Author(s)
Vallières-Léveillé, Emmanuelle
Subject
Acceptabilité socialeAbstract
L’acceptabilité sociale des projets miniers au Québec est une problématique à laquelle il faut s’attarder. Dans le contexte des projets miniers, l’absence de définition consensuelle de l’acceptabilité sociale rend ce concept malléable; ainsi, il est parfois perçu comme étant une façon de vendre un projet à la communauté d’accueil, plutôt que comme une façon de le bonifier en impliquant les parties prenantes. L’objectif général de cet essai est de dresser un portrait de la problématique d’acceptabilité sociale des projets miniers au Québec.
La revue de la littérature permet d’identifier plusieurs effets sociaux, socio-économiques, psychologiques et environnementaux des projets miniers et identifie les critiques du concept d’acceptabilité sociale. Les résultats de l’enquête qualitative confirment certains éléments de la littérature. Premièrement, il est plus facile de définir ce que n’est pas l’acceptabilité sociale plutôt que ce qu’elle est. Deuxièmement, elle est plutôt perçue comme étant un résultat ou le résultat d’un processus, plutôt que comme étant un processus, et elle concerne principalement la communauté locale, mais dans une moindre mesure les autres parties prenantes. Troisièmement, les problèmes à l’origine d’un manque d’acceptabilité sociale des projets miniers sont principalement la division de la communauté d’accueil, la rupture entre la vision de développement de la communauté et ses valeurs, la conciliation des usages, le déséquilibre entre les avantages et les inconvénients et enfin, le rapport de force déséquilibré entre les minières et les citoyens. Quatrièmement, les minières sont parfois qualifiées de façon négative : « maladroites », « agressives », « non sincères », « profiteuses », » désinvoltes par rapport au milieu de vie » et « peu habiles avec les communications ». Il est aussi perçu qu’elles tentent de convaincre la population d’accepter un projet plutôt que d’intégrer la population dans le processus de décision. Cinquièmement, les participants à l’enquête identifient l’image négative liée aux pratiques minières du passé comme principal enjeu qui affecte celles-ci et qui est à la source du manque de confiance de certaines populations. Finalement, les principaux facteurs d’influence de l’acceptabilité sociale sont les préoccupations relatives aux nuisances et à la qualité de vie (67 %), la participation financière de l’État (58 %), le type de mine (58 %), la proximité avec les riverains (58 %) et le début du processus de consultation en amont (58 %).
Ces résultats permettent de formuler huit recommandations afin de favoriser l’acceptabilité sociale des projets miniers au Québec à l’intention du gouvernement du Québec et des minières. Premièrement, le gouvernement du Québec doit proposer une démarche d’acceptabilité sociale pour les projets miniers incluant les principes de la Loi sur le développement durable. Deuxièmement, les minières doivent déléguer du pouvoir aux citoyens, donner des responsabilités réelles aux comités de suivi, favoriser une saine participation publique, valoriser le savoir citoyen, avoir des échanges basés sur le respect et veiller à la diversification de l’économie locale. Finalement, le gouvernement et les minières doivent travailler à rétablir la confiance entre eux et les communautés d’accueil de projets.
Collection
- CUFE – Essais [1123]
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