Cinq collectifs de création théâtrale au Québec : méthodes de création, modes de fonctionnement
Publication date
1980Author(s)
Dansereau, Anne
Masson, Yves
Abstract
Selon une enquête sérieuse, 1% de la population de Montréal fréquenterait les théâtres. Combien de travailleurs composent ce 1%?" Nous allons relater une expérience vécue révélatrice par elle-même de la stagnation culturelle où se trouve maintenue la classe ouvrière québécoise, et de quelle manière une action intentée dans le but de promouvoir un théâtre populaire peut, dans son élaboration, s'avérer inopérante. Inopérante puisque les détenteurs du savoir théâtral sont rarement au courant des préoccupations effectives de la masse ouvrière qu'ils voudraient pourtant parfois rejoindre. Pour cette expérience théâtrale, le producteur était l'Université de Sherbrooke, par le biais de sa composante « Option-théâtre » du Département des études françaises. Il s'agissait d'un cours de "corpus et montage" où les étudiants et le professeur décidèrent de mettre en scène une création collective écrite par huit détenus de l'Institut pénitentiaire Archambault et intitulée Y'a rien là. Cette pièce, long plaidoyer d'êtres humains en cages réclamant des conditions de vie décente, se prêtait admirablement à un débat sur la politique pénitentiaire canadienne. Un étudiant fut chargé d'organiser et d'animer la période de discussion qui ferait suite aux représentations. Celui-ci conçut un plan selon lequel des invités du milieu carcéral (détenus, gardiens, agents de probation, etc.) viendraient s'entretenir avec les spectateurs. Nous passons outre aux nombreuses tracasseries rencontrées en cours d'élaboration pour aborder la partie de cette expérience qu'il nous importe de relater actuellement. […]