Une aventure canadienne-française : la Theresa Gold Mines (Québec-Ontario, 1935-1953)

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Publication date
1991Author(s)
Simoneau, Jean
Abstract
En 1934, des Amérindiens trouvent de l'or et en parlent à leur ami, le père Joseph-Marie Couture, un missionnaire jésuite du Nord de l'Ontario. Pressé par l'évêché, qui connaît des moments difficiles sur le plan financier, Alphonse Caouette, un prospecteur, entreprend de rentabiliser la découverte. En 1936, Caouette cède des claims à la firme N.-A. Timmins Corporation. Cette firme abandonne néanmoins ses opérations, car elle constate qu'il s'agit d'un milieu erratique : il y a de l'or, mais pas suffisamment pour rentabiliser l'exploitation. Aidé par des amis et un groupe d'hommes d'affaires du Lac St-Jean, Alphonse Caouette crée une compagnie qui poursuivra les travaux entrepris par la firme Timmins. Malgré cela, les opérations ralentissent jusqu'en 1939 et la mine cesse ses activités à cause de la guerre. Les divers travaux d'exploitation de la mine reprennent en 1946 et se poursuivront jusqu'en 1953. Le projet est alors abandonné, malgré le fait que des Québécois y aient investi quelque 3 millions, ce qui représente une somme énorme pour l'époque. Pour ceux qui y ont investi leurs économies et qui ont même vendu leur ferme pour participer à l'exploitation de la mine, la fermeture de la THERESA est perçue comme une fraude. On reproche à Caouette de s'être appuyé sur le clergé pour garantir le succès de l’entreprise. L'existence de la THERESA n'aurait aucune importance si l’Église de Hearst n'avait été la proie des flammes dans les années cinquante. En effet, toutes les sommes amassées par Zoël Lambert pour construire une cathédrale à Hearst se sont envolées en fumée.Mis à part les tractations de Caouette avec le clergé, un autre aspect intéressant concerne la vie de la mine : le chanoine Lionel Groulx prétend que l'exil de Monseigneur Charbonneau est lié non seulement à ses positions ouvriéristes, mais aussi à son passage dans le Nord de l'Ontario. Monseigneur Charbonneau a été le premier évêque de Hearst de 1939 à 1940. Comme on le voit, l'exploitation de la THERESA est un sujet important sur le plan socio-historique et sur le plan socio-économique. Mais étant donné qu'il touche peu l'aspect littéraire, j'ai voulu aborder ce sujet sous des angles qui ont trait davantage à la langue et à l'écriture. À cette fin, je me suis demandé s'il était possible dans un mémoire de création littéraire de traiter le même sujet, en utilisant différents genres littéraires. Pour mener à bien ce projet y j'ai donc choisi trois genres littéraires : l'essai, l'écriture journalistique et, finalement, la fiction. J'ai mis de côté la poésie, parce que ce genre exige un certain vécu qui permet de raconter un fait, un événement, à partir de ses émotions. Mon vécu de la THERESA ne me permettait pas d'en exprimer toute la poésie. […]