Analyse géolinguistique de quelques données phonétiques de l'atlas linguistique de l'est du Canada

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Publication date
1989Author(s)
Larochelle, Pierre
Abstract
Fruit d'une vaste enquête linguistique menée au début des années 70 sur le parler des Franco-québécois ruraux, l'Atlas linguistique de l'Est du Canada (ALEC) constitue la première véritable étude capable de supporter une analyse géolinguistique d'une tranche historique du français parlé au Québec. Nous proposons ici une analyse de quelques-unes des données phonétiques contenues dans cet atlas. Après une présentation de l'ALEC et la description du système d'analyse informatisé qui nous a permis de traiter, sur un plan géographique, les transcriptions phonétiques d'une centaine des mots dudit atlas, nous trouverons dans le présent travail une analyse géolinguistique du traitement qu'ont réservé les témoins de l'ALEC aux voyelles [i], [y], [u] et [è] dans différents contextes phonétiques. Trois courtes études portant sur 1'affrication des consonnes [t] et [d], l'aspiration des consonnes [/] et [3] et du graphème -ô ainsi que la chute des consonnes finales [t], [r] et [?] viendront compléter notre examen de l'ALEC. Cet examen nous aura permis de diviser le territoire québécois en deux grandes zones linguistiques: le sud-ouest (c'est-à-dire la région de Québec, la Beauce, les Cantons de l'Est, le centre du Québec, la région de Montréal, l'Outaouais et l’Abitibi-Témiscamingue) où l'on a tendance à ouvrir plus largement les voyelles [i], [y], [u] et [è] et à aspirer les consonnes [3], [?] et le graphème h-, le nord-est (c'est-à-dire la région de Charlevoix, le Saguenay/Lac-Saint-Jean, la Gaspésie et la Côte-Nord) où l'on présente généralement des voyelles plus fermées et où se concentrent les cas de non affrication des consonnes [t] et [d].